Citoyens : une performance acquise n’est pas obligatoirement pérenne

En matière de réduction de la consommation énergétique des ménages, toutes les communications et tous les travaux passés et en cours sont focalisés sur les résultats atteints en matière d’économies d’énergie. Le but de cet article n’est pas de débattre sur la crédibilité et le bien fondé de telle ou telle performance.

Il est nécessaire de prendre conscience que le mode d’observation des consommateurs est adapté à l’information qu’on cherche à obtenir : dans la majorité des cas, l’observation s’arrête donc quand on a démontré qu’un ménage pouvait réduire sa consommation de x%, grâce à une démarche ou à un produit d’accompagnement particulier.

Mais que se passe-t-il ensuite ?

Peu de publications s’étendent sur le sujet. L’ACEEE a cependant déjà communiqué sur le sujet, dans un sens correspondant à mon expérience : dans la plupart des cas, après une période variant de 12 à 30 mois, les performances s’estompent, la consommation augmente à nouveau pour se stabiliser à un niveau légèrement inférieur à la consommation initiale (1 à 2% en dessous).

Le résultat réel d’une expérience ou d’un projet pilote est-il, dans ces conditions, le maximum d’économies atteint ou la valeur résiduelle pérennisée ?

La question de la pérennité des performances énergétiques liées aux comportements des consommateurs est essentielle et doit être au cœur de la stratégie et de la gestion énergétique des Smart Cities.

Aucune initiative visant à influencer les comportements des consommateurs ne peut être couronnée de succès si elle ne répond pas clairement à cet enjeu et si elle ne s’inscrit pas dans la durée.

Aucun produit ou logiciel de gestion de l’énergie dans l’habitat ne peut être pertinent s’il n’adresse pas les besoins d’un consommateur, selon sa maturité en matière de réduction de sa consommation énergétique, besoins différents, donc, selon qu’il s’agit d’un consommateur qui doit atteindre un objectif de performance et d’un qui doit conserver le niveau acquis.

Dans un processus de changement des comportements, l’enjeu des premières années est de réduire les consommations énergétiques, ce qui peut justifier certaines dépenses. Au delà de 2 ans, l’enjeu devient de ne pas voir les consommations augmenter, ce qui peut à nouveau permettre de rentabiliser certaines dépenses.

Curieusement, le constat d’un manque de pérennité des performances énergétiques acquises grâce à des évolutions comportementales a rarement donné lieu à des actions correctrices : quand lèvera-t-on ouvertement le voile sur le sujet pour vraiment s’y attaquer ?

 

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