Optimiser les financements de l’efficacité énergétique des bâtiments: l’enjeu croissant des Smart Cities

Aborder la question du financement des actions d’efficacité énergétique ne peut se faire sans faire la différence entre les actions possibles. Ont-elles toutes les mêmes caractéristiques pour qui doit les financer ?

Les actions d’efficacité énergétique passive, visant une performance attachée à l’évolution de l’état des bâtiments, donnent des résultats stables dans le temps mais elles sont coûteuses.

Les actions d’efficacité énergétique active, visant, quant à elles, une performance attachée à l’usage des bâtiments, sont moins coûteuses mais les résultats obtenus n’ont pas de pérennité « naturelle ».

Les différentes actions envisageables dans un programme d’efficacité énergétique sont donc plus ou moins difficiles à mettre en œuvre selon leur coût et la pérennité des résultats obtenus. Ainsi la plupart des programmes priorisent le renouvellement les plus rentables de systèmes consommateurs d’énergie devant les actions de régulation et d’automatisation avant de buter sur les actions les plus complexes à mettre en œuvre : isolation des enveloppes et changement des comportements.

Pour accompagner l ‘ensemble de ces actions et stimuler les propriétaires de bâtiments à améliorer leur bien pour le rendre moins énergivore, existe une palette de dispositifs :

  • Le propriétaire du bâtiment autofinance certaines actions, en cash ou via un emprunt bancaire.
  • Le dispositif du Contrat de Performance Energétique (sur un modèle de performance contracting) permet à une société de services de financer des travaux de rénovation énergétique pour le compte d’un propriétaire, et de se rémunérer en captant les économies réalisées pendant une période donnée.
  • Des fonds d’investissement publics-privés peuvent accorder des prêts à des projets d’efficacité énergétique, de manière plus adaptée que les organismes préteurs habituels.
  • Enfin, des subventions publiques peuvent compléter ce panel de dispositifs pour assurer la viabilité manquante aux projets.

Il me semble important qu’elles ne soient pas toujours « automatiques » car il est important de valider que tous les moyens pour bénéficier d’investissements privés ont été explorés avant d’engager des deniers publics dans l’atteinte de la rentabilité souhaitée des projets. C’est dans cette hiérarchisation et cette « coordination » des différents dispositifs que réside l’optimisation du financement de l’efficacité énergétique et la maximisation de l’effet de levier GLOBAL sur l’investissement public.

L’optimisation du financement des actions d’efficacité énergétique déployées sur un territoire passe obligatoirement par la gestion de ces interdépendances entre acteurs, notamment entre acteurs privés et acteurs publics.

Certaines tentatives ont été faites (France, Suisse) pour faire porter à un distributeur ou un fournisseur électrique une offre de financement en parallèle d’offres commerciales. Dans aucun des cas, la coordination entre initiatives n’a été assurée avec succès. Dommage !

Cela signifie-t-il que la coordination d’ensemble doit être assurée par un organisme parapublic, sous l’autorité du territoire? Elle doit être très neutre, préserver la concurrence, être très orientée business, car les offres à fort effet de levier doivent être efficientes sur le plan commercial pour répondre aux attentes du dispositif d’ensemble, très proche de l’ensemble des acteurs : un vrai challenge !

Une fois la question de l’optimisation des financements adressée, la Smart City « n’aura plus qu’à » intégrer dans le dispositif d’ensemble des solutions efficaces pour faire évoluer les comportements.

(Pour plus de détails sur la question, je vous propose l’article suivant)

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