Smart City : Des objectifs trop politiques peuvent être la source d’échecs retentissants

Fin Mai, Anne Hidalgo, la maire de Paris, présentait au conseil de Paris un plan pour faire de sa ville, une « Smart City d’ici 2020 » (Sic).

« L’essor spectaculaire des technologies numériques ouvre de nouvelles perspectives, dans le domaine de la mobilité, de l’énergie, de la production et de la consommation, de la mutualisation des usages, de l’accès au service public, de la participation politique. L’économie du partage et de l’intelligence collective s’impose et conduit les villes à changer de paradigme […]. Paris dispose de tous les atouts pour accompagner cette mutation »

Cette citation de la maire de Paris se concentre sur des observations purement technologiques. Certes, les évolutions technologiques récentes, notamment celles liées à l’internet des objets, permettent et imposent en même temps de reconcevoir nos villes.

Mais le changement de paradigme dont il est question n’est pas technologique : il est au service des citoyens et de la collectivité ; il vise donc l’amélioration du mode de vie urbain et doit prendre en compte des aspirations individuelles et collectives de santé, de gain de temps, de confort de vie, de respect de l’environnement, de bien-être, d’intégration en accompagnement des mutations sociales des habitants. La technologie doit rester un « élément facilitateur » pour les évolutions souhaitées.

Une Smart City ne peut donc être conçue avec succès que dans le cadre d’une vision et d’une politique claire. Ensuite, le déploiement des infrastructures technologiques n’est ni la phase la plus longue ni celle qui produit la plupart des résultats.

Les changements proposés aux citoyens doivent être acceptés. Pour cela, un processus de partage, de co-construction de la Smart City a besoin d’être déroulé avec les différents corpus de la cité. Comment prétendre conclure un tel processus en 5 ans ?

Quelle que soit la raison des communiqués de presse de la maire de Paris, présenter une démarche d’évolution vers une Smart City comme une démarche technocratique, faisant fi du citoyen, a toutes les chances de donner d’emblée au projet une image négative, qu’il faudra ensuite combattre.

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