Le militantisme énergétique s’inscrit dans la durée ….et la finesse

Le monde de l’énergie est aujourd’hui un sujet privilégié par de multiples courants militants : on distingue les pro-nucléaires et les anti-nucléaires, ceux qui militent en faveur ou contre un développement rapide et volontariste des énergies renouvelables, ceux qui préfèrent mettre en avant la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences.

Ces divers courants proposent souvent une vision mono-directionnelle du monde de l’énergie en mettant en avant un des objectifs de la politique énergétique : le coût de l’énergie et son impact sur l’économie, son impact environnemental etc… Par définition même, les courants militants n’ont pas vocation à adopter des positions exactes mais ils ambitionnent de faire bouger les lignes.

Il ne faut donc pas tomber dans le piège qu’ils tendent et réagir par des solutions à leur tour mono-directionnelle. Toute politique énergétique doit viser un équilibre fin entre coût de l’énergie, disponibilité de l’énergie, impact environnemental et indépendance énergétique ; afin de préserver les acteurs du secteur et pour tenir compte des durées de retour sur investissement du secteur, cet équilibre ne peut qu’évoluer lentement, sur des durées longues couvrant plusieurs décennies.

Vouloir répondre trop directement aux courants militants (comme celui en faveur d’une réduction drastique de l’impact environnemental, auquel, pourtant, je souscris à titre personnel), c’est s’exposer à une perte de l’équilibre entre objectifs parce qu’un d’entre eux aura été privilégié ou à une accélération du rythme de changement, dommageable pour des acteurs clés.

Préserver les équilibres, c’est prendre le risque d’être perçu comme trop lent ou trop timide aux yeux des militants. C’est savoir de ne pas répondre dans l’instant, écouter mais ne pas satisfaire dans l’immédiat. Cela nécessite donc beaucoup de pédagogie et un positionnement d’expert neutre, focalisé sur l’objectif long terme, sans cesse nourri des différents courants de pensée.

Les smart cities, en marquant de plus en plus les systèmes énergétiques de leur empreinte, ont la possibilité d’offrir une alternative aux politiques développées à l’échelle des pays. Il leur faudra pour cela beaucoup de finesse, un recul important par rapport aux courants de pensée du moment et une certaine froideur vis à vis des courants militants.

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