Déployer des réseaux de chaleur : un enjeu à replacer dans un contexte global.

Dans un précédent article, je vous ai livré quelques avantages et inconvénients des réseaux de chaleur urbains. Le principal avantage se dégageant de cette première approche était l’efficacité énergétique qu’ils permettent d’atteindre dans la majorité des cas.

L’article, que je vous avais proposé, raisonnait les réseaux de chaleur indépendamment des autres systèmes énergétiques, voire sous-entendait une comparaison des réseaux de chaleur aux autres systèmes.

Si on considère le déploiement des réseaux de chaleur plus globalement, des interactions apparaissent :

  • Avec les programmes d’efficacité énergétique.

Tous ces programmes, visant la rénovation du bâti, l’évolution vers des systèmes moins énergivores ou le développement de comportements plus vertueux, conduiront à une baisse de la consommation énergétique par mètre linéaire de rue et donc de la rentabilité des réseaux de chauffage urbain.

J’ai rencontré des villes hésitant à se lancer dans des programmes d’efficacité énergétique au prétexte qu’ils rendraient plus difficile la connexion des immeubles aux réseaux de chaleur dont ils avaient initié le déploiement quelques années auparavant !

  • Avec les besoins de réduction de la pointe de consommation électrique

Les applications thermiques sont le principal levier actionné pour réduire la pointe électrique quand elles dépendent, au moins partiellement, de l’électricité. Sur les territoires dans lesquels la chaleur ou le froid sont partiellement d’origine électrique, le déploiement de réseaux de chaleur réduit considérablement la dépendance des applications thermiques à l’électricité car la production de chaleur peut s’appuyer sur de nouvelles sources telles que la chaleur fatale produite par l’industrie, les biogas émanant du traitement des eaux ou des déchets ou encore la combustion des déchets ou de la biomasse. Par conséquence, sur ces territoires, la capacité à réduire la pointe électrique peut être fortement impactée à la baisse.

Il ne s’agit ni de se priver de programme d’efficacité énergétique, ni de se priver de sources d’énergie autrefois non utilisée, ni de se priver des bénéfices apportés par les réseaux de chaleur. Il s’agit simplement d’anticiper les évolutions des systèmes énergétiques environnants pour détecter celles qui pourraient modifier la rentabilité des réseaux de chaleur ou qui conduiraient à une désoptimisation de l’ensemble et, probablement, à des luttes fratricides entre systèmes énergétiques.

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