Smart Cities : Un besoin nouveau de coopération public-privé

Les villes, métropoles et autres entités territoriales, comme toutes leurs homologues ont longtemps fonctionné indépendamment des acteurs privés. Les deux secteurs, public et privé, avaient leurs champs de compétence et d’influence parfaitement défini et distincts. Même leurs conseillers étaient différents et répondaient à des logiques opposées. Les appels d’offre faisaient office de passe-plats.

Progressivement, dans de nombreux pays, principalement pour faire financer par le secteur privé des initiatives publiques, dans un contexte de finances publiques de plus en plus rares, les deux secteurs ont tissé d’autres liens.

Les deux secteurs ont néanmoins continué à fonctionner et décider sur des logiques et selon des processus très différents.

Les Smart Cities, imperceptiblement, conduisent les villes à une révision profonde de leur mode de fonctionnement : la complexité des décisions, la nécessité de redonner de l’autonomie aux citoyens, le manque de compétence sur des domaines tels que l’énergie les conduisent à ne plus prendre directement toutes les décisions mais plutôt à créer les conditions de développement et de décisions dans le respect d’une politique ou d’orientations données.

Dès les phases d’orientation amont, la gouvernance des villes doit s’adjoindre des compétences capables de l’épauler sur les domaines technologiques notamment. Un nouveau type de fonctionnement doit émerger entre public et privé. Pour la première fois, les deux secteurs sont obligés à collaborer et travailler ensemble, pas forcément dans une optique de vente immédiate.

Les raisonnements économiques devront eux aussi évoluer : il ne sera plus question seulement de budget public mais d’équilibre économique de l’ensemble des acteurs. Les processus de décision vont donc devoir être adaptés. Aujourd’hui, les études formelles commandées par les villes n’engagent personne ; rien ne garantit la faisabilité des recommandations faites aux collectivités ; ces études devront laisser la place à un processus plus fluide pour garantir la faisabilité et la correction permanente des orientations choisies.

Cette évolution ne signifie en aucun cas la perte d’identité de chacun des secteurs ou le hold-up de l’un sur l’autre : elle conduira le secteur public à plus de fluidité et de sobriété et le secteur privé à poursuivre sa prise en compte de contraintes collectives. Elle est la condition nécessaire pour que les projets de Smart Cities prennent de l’ampleur et du sens.

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