L’heure de la maintenance 2.0 a-t-elle sonné chez les utilities ?

Face aux contraintes et aux difficultés qui se profilaient sur le marché des utilities américaines au début des années 2000, j’avais imaginé que les utilities chercheraient rapidement à optimiser la maintenance de ses actifs physiques par une approche plus globale.

Comme les marchés américains sont quelquefois précurseurs de ce qui se passe sur d’autres continents, j’attendais également l’émergence de cette tendance en Europe dès les années 2006-2008.

Il n’en a rien été. Est-ce parce que la maintenance était une activité traditionnelle, peu perméable aux changements ? Est-ce que la pression financière s’exerçant sur les utilities était suffisante pour les obliger à optimiser ces coûts ? Est-ce les solutions alors disponibles n’étaient pas suffisamment porteuses de valeur ? Peut-être toutes ces raisons ont contribué à l’absence de mouvement global.

Quelques start-ups ont tenté d’apporter une dimension prédictive à la gestion du cycle de vie de quelques éléments critiques comme les transformateurs : en s’appuyant sur une meilleure compréhension des phénomènes de vieillissement, elles ont permis, sur la base d’informations émanant de nouveaux capteurs de mieux prédire la fin de vie de ces équipements et les ruptures de service qui en découlaient.

Ce n’est que récemment que j’ai pu constater chez les utilities une prise en compte de plus en plus globale de la gestion des actifs : le souci d’optimiser et de lisser les investissements, une meilleure planification dans le temps de la charge des équipes de maintenance tout en améliorant le service aux consommateurs et en réduisant les risques.

Des éditeurs de logiciels proposent des solutions nouvelles pour servir ces besoins, basées sur des modélisations avancées et proposant une approche globale et non plus par équipement ou par type d’équipement. Ces solutions tirent également parti du développement récent de nouveaux capteurs et de technologies permettant d’acquérir des données en de nombreux points dispersés le long des réseaux.

Je continue de penser que le déploiement de telles solutions est un préalable aux grands mouvements de digitalisation des utilities car elles permettent des productivités devenues indispensables pour investir par ailleurs sur les innovations digitales.

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