La création de nouveaux emplois : but ou conséquence des initiatives Smart Cities

Les Smart Cities sont des initiatives d’origine publique. Elles émanent en effet des maires et de leurs équipes. Difficile d’échapper donc au sein de ces projets aux objectifs politiques prioritaires en tête desquels se trouve l’emploi.

Il n’y a pas un dossier ne faisant pas référence aux impacts attendus en terme d’emploi, notamment en ce qui concerne l’énergie. Ces impacts sont même, dans certains cas, un critère décisif de choix entre plusieurs alternatives.

Si j’adhère bien évidemment à l’objectif poursuivi, je suis dubitatif face à certaines de ces démarches.

L’évaluation des conséquences sur l’emploi des projets de Smart Cities est toujours très délicate. Les emplois perdus directement à cause des projets sont plus aisément chiffrables que les emplois directement créés, ce qui induit souvent des choix plutôt défensifs.

Des peurs s’expriment toujours quant à l’estimation des emplois créés : soit leur nombre est volontairement sous-estimé pour être plus crédible aux yeux de décideurs devenus tendus et frileux à cause de la crise actuelle, soit leur nombre est fixé de manière équilibré ou optimiste et ils sont reçus puis considérés avec suspicion.

Beaucoup plus complexe est l’évaluation d’emploi détruits ou créés de manière indirecte. Les études se hasardant à les intégrer dans leur chiffrage sont plus rares ; dans tous les cas, les démarches semblent incomplètes tant les conséquences en terme d’emploi peuvent être le résultat d’une cascade de répercussions successives ou le résultat d’effets systémiques difficiles à modéliser.

Les quelques études académiques sérieuses ayant tenté de quantifier les effets de transitions énergétiques vers des mix plus « verts » ou les effets de programme d’efficacité énergétique, comme celui déployé à Genève depuis près de 8 ans, montrent toutes, les effets très positifs de ces projets sur le produit intérieur brut et sur l’emploi. De telles conséquences n’étaient souvent ni visées ni attendues au lancement de ces initiatives ; elles sont pourtant au rendez-vous. Ces études permettent donc un autre type de raisonnement.

De mon point de vue, ces résultats plaident en effet pour des approches moins analytiques et plus entrepreneuriales des dossiers de projets de Smart Cities. Peut-être est-il plus important de concentrer les énergies sur la qualité et l’innovation des solutions déployées ? Probablement, comme dans les cas étudiés, les impacts sur l’économie et sur l’emploi seront, une nouvelle fois, positifs.

Procéder ainsi, considérer les créations d’emploi comme une conséquence d’un processus ou d’un projet réussi et non comme un but à atteindre, ouvre une voie plus grande à l’innovation, au développement de filières industrielles nouvelles et rend plus désuètes les stratégies de repli et la défense de solutions traditionnelles.

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