Stockage et demand response : opposition ou complémentarité ?

En matière d’électricité, l’efficacité énergétique, l’émergence des énergies intermittentes (Solaire, éolien), la difficulté croissante d’équilibrer les réseaux, la volonté d’écrêter les pointes de consommation pour limiter les investissements dans des capacités complémentaires dédiées aux pointes, ont augmenté la nécessité de pouvoir gérer la demande.

La gestion de la demande (Demand side management en anglais) regroupe toutes les actions permettant de modifier, en fonction de besoins exprimés de différentes manières, soit l’électricité consommée, soit l’électricité soutirée au réseau.

Parmi ces actions, deux ont occupé, et occupent toujours, le devant de la scène : l’effacement et le stockage. Tout deux contribuent à modifier ou interrompre l’électricité prise sur le réseau. Certains tendent à les opposer et les mettre en concurrence : ont-ils raison ? Ces technologies sont-elles vraiment concurrentes ou complémentaires ?

L’effacement est une technologie peu capitalistique pour un consommateur : elle lui permet de délester une ou plusieurs charges et de reporter, quand cela est possible, leurs consommations un peu plus tard. Sa principale caractéristique est d’être perceptible, dans la plupart des cas, quand elle en prend pas la forme de modulation d’une consommation (variation autour d’une valeur nominale), par le client.

Le stockage est, quant à lui, une solution exigeant des investissements importants. Contrairement à l’effacement, le recours au stockage n’est pas perceptible par le consommateur.

Sans entrer dans le détail des applications servies en priorité par l’une et l’autre de ces technologies, on fait donc facilement apparaître des différences significatives entre elles. Il est aisé de comprendre dès lors, qu’elles peuvent avoir leur champ d’application réservé et qu’elles ne sont pas (toujours) concurrentes. Sont-elles complémentaires pour autant ?

Un exemple montre que cela peut être le cas : une production d’énergie solaire photovoltaïque peut participer à l’équilibrage du réseau via la réserve tertiaire en s’effaçant à la demande du réseau de transport, gestionnaire de cet équilibre.

Associée à une capacité de stockage, cette même production d’énergie solaire peut capter des rémunérations bien supérieures en participant aux mécanismes d’équilibre via la réserve primaire.

Je ne sous-entends pas pour autant qu’une telle association est rentable dans les conditions actuelles de marché mais, de toute évidence, ces deux technologies ont ici un terrain de complémentarité, déjà testé par des énergéticiens, que l’avenir leur permettra très certainement d’exploiter de manière profitable.

(Article publié sur lemondedelenergie.com le 7 juin 2017)

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