A chacun son Smart Grid !

Tous les Smart Grids répondent aux mêmes objectifs et aux mêmes tendances. Mais les Smart Grids eux-mêmes diffèrent selon les structures de marché, les topologies de réseaux ou la géographie humaine ou économique.

Plus que les Smart Grids proprement dits, la manière de les construire et de les faire émerger varient fortement.

Les grandes tendances culturelles observables sur chaque continent, avec des nuances par pays, se retrouvent dans la façon dont les projets de Smart Grids sont conçus.

En Amérique du Nord, aux Etats Unis tout particulièrement, « tout est possible ». On est capable d’investir et de déployer des initiatives à grandes échelles. Cela ne tient pas seulement à la taille du marché mais aussi à une capacité très forte à prendre des risques, à voir grand, à viser le succès. Il en résulte des réussites notables, à défaut d’être toujours parfaites (Silver Spring Networks, EnerNoc, leader du Demand Response etc…) et des échecs douloureux (Betterplace). En Amérique du Nord, les acteurs sont capables d’aller vite, de s’enflammer pour un nouveau projet et de le transformer en succès.

En Europe, « tout est à défendre ». La défense des activités établies est, sinon une priorité comme en France, un objectif important. Ainsi, certains pays européens, ayant peut-être moins à perdre que d’autres, se révèlent fortement innovants (Finlande, Estonie). Les projets Smart Grids sont timides ; ils démarrent par des tests technologiques pour prouver la viabilité d’une technologie, se poursuivent par des démonstrateurs pour en démontrer la viabilité à plus grande échelle, des projets pilotes pour vérifier la viabilité en conditions réelles pour se terminer, le cas échéant, par un déploiement en plusieurs phases. Ce fonctionnement, sous couvert de prudence et de professionnalisme, laisse tout le temps, aux acteurs voulant déployer une stratégie défensive, de ralentir le mouvement voire de tuer dans l’œuf les nouvelles initiatives.

En Chine, prédomine encore le sentiment que « tout est à faire ». En dehors de quelques zones urbaines historiques, les énergéticiens n’ont pas d’héritage à gérer. Ils déploient donc sans contrainte les technologies les plus avancées. Les projets doivent tout de suite « voir grand » car le champ d’application est souvent plus vaste que nul part ailleurs. Ils doivent être rapides pour suivre le mouvement d’ensemble.

L’Afrique est un carrefour où se mêlent les influences évoquées ci-dessus.

La vitesse et l’ampleur des projets chinois, la structure et la maîtrise des projets européens, l’audace et l’ambition de certains projets américains sont des qualités dont on peut décider qu’elles sont incompatibles ou complémentaires.

Si on considère que nous avons des objectifs communs en matière d’énergie, tels que la préservation de l’environnement, une gestion raisonnée de nos ressources naturelles, un certain niveau d’interconnexion de nos systèmes énergétiques, nous avons dans cette diversité des approches tous les ingrédients de futurs succès, combinant innovation, risques maîtrisés, vitesse d’exécution et capacité à être déployés largement. A différents niveaux, recherche, projets opérationnels, nous devons bâtir des instances ou des mécanismes de coopération plus forts.

Le principal enjeu sera alors de rester flexible et que ces mécanismes apportent réellement de la valeur à toutes les parties prenantes.

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