Le climat se dérègle plus vite que les acteurs de l’énergie n’agissent

Tous les jours, nous prenons un peu plus conscience de la vitesse à laquelle le climat est perturbé, de la profondeur des perturbations et du caractère progressivement irréversible de ces dernières. Et nous avons compris que la communauté de l’énergie sera un fort contributeur à la lutte contre ce dérèglement climatique. Presque tous les acteurs de l’énergie l’ont clairement identifié comme un point incontournable de leur agenda.

Mais nous sommes trop lents. Les acteurs de l’énergie se mettent ou se sont mis en mouvement mais leurs résultats sont encore trop limités.

En face des évolutions observées et des menaces associées, quelle est notre réelle vitesse de réaction ? Comment le monde de l’énergie s’est-il organisé pour agir ? Peut-on considérer que le monde de l’énergie a aujourd’hui une réponse appropriée ? Est-il en ordre de marche ?

Poser ces questions ne vise à créer aucune culpabilité. Au cours de mes missions, j’ai l’occasion de « voyager » à travers le monde de l’énergie, d’en visiter de nombreux recoins, de rencontrer une multitude d’acteurs différents :

  • Ceux qui nient l’impact des activités humaines sur le climat ou l’utilité d’une réponse rapide et adaptée. Heureusement, ils restent rares.
  • Ceux, photographes, journalistes, simples citoyens témoins, qui alertent le monde, et le monde de l’énergie en particulier, sur l’urgence d’agir. Ils livrent pour cela observations et témoignages à propos des effets du dérèglement climatique.
  • Ceux, ONG, associations, qui militent farouchement pour que le monde réagisse à ces alertes, contre les excès ou contre les erreurs possibles. Ils militent contre l’énergie nucléaire, contre l’exploitation des gaz de schiste ou le déploiement des compteurs intelligents. Leur point de vue est chargé d’intention et ne s’accommode pas toujours des compromis nécessaires.
  • Ceux, universités, laboratoires, consultants qui étudient pour comprendre ce qui se passe et tenter d’éclairer les futures initiatives.
  • Ceux, consultants, chercheurs, qui éclairent le chemin en anticipant les effets des modes et des évolutions
  • Ceux qui bâtissent des scenarios pour que les acteurs aient un cadre règlementaire plus pertinent.
  • Ceux, syndicats, associations, qui protègent les intérêts de métiers menacés de fortes évolutions et assurent un lobbying règlementaire dans ce sens.

Tous concourent à mettre l’écosystème énergétique en tension, en ébullition et tentent de montrer la direction à suivre.

Mais peu d’acteurs contribuent à réellement structurer et accélérer l’action individuelle et collective des acteurs de l’énergie.

  • Peu accompagnent ces acteurs à bâtir des stratégies business pouvant être déclinées dans un environnement aussi changeant et incertain, ayant déjà pris en considération les ruptures majeurs pouvant intervenir afin d’accroître « l’agilité » des acteurs.
  • Peu contribuent à une compréhension homogène et cohérente des enjeux
  • Peu contribuent à renforcer le dialogue entre acteurs dont l’interaction va devoir évoluer (GRD et GRT, GRD et villes)
  • Peu contribuent à une évolution systémique plus rapide, l’existence de plateformes d’échanges entre acteurs les plus larges possibles favorisant une progression plus rapide en supprimant certaines peurs et certains freins.

Ces acteurs d’un nouveau type ont une vision transverse et ne doivent pas avoir d’intérêts sectoriels ; ils seront les piliers sur lesquels devront se reposer des décideurs politiques plus volontaristes qu’aujourd’hui.

Voilà les enjeux principaux pour que nous puissions, au niveau du secteur de l’énergie, contribuer à réellement et durablement limiter le dérèglement climatique. C’est aussi l’axe principal que je développe au sein de ma société.

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