Les Smart Cities, même conçues de manière très limitée, comme un bouquet d’applications communicantes génèrent des données, des masses colossales de données.
Ces masses de données représentent, à juste titre, un avenir providentiel pour l’industrie informatique. C’est la raison pour laquelle tous les grands fournisseurs de systèmes IT redoublent d’imagination pour faire la promotion de leur savoir faire en « big data », c’est à dire en gestion de cette masse colossale de données. Tous promettent d’aider leurs clients, les villes notamment, non seulement à les gérer mais aussi en tirer parti en créant une valeur insoupçonnée et inatteignable jusque là.
Le but est louable, à n’en pas douter.
Mais l’histoire nous a enseigné que l’homme est aussi inventif pour détourner les inventions et nouveautés pour des buts moins louables.
Des exemples très emblématiques ont montré ces dernières années qu’aucun système, aussi sensible et protégé soit-il, n’est inviolable. Toutes les données emmagasinées sont donc potentiellement accessibles, à titre exceptionnel.
Nul ne peut prédire quel usage peut en être fait. Mais, à n’en pas douter, cette masse de données concernant les citoyens est une menace possible et une vraie faiblesse des Smart Cities. Je suis toujours étonné de voir avec quelle légèreté cette question de la confidentialité des données est souvent traitée. Par les villes. Par les offreurs de solutions.
Il ne faut pas pour autant renoncer à une évolution quasi inéluctable des villes. Les enjeux énergétiques et environnementaux que nous devons affronter nécessitent une gestion fine des systèmes et donc les données permettant ce suivi.
La première protection que nous pouvons envisager n’est pas technologique. Elle consiste au contraire à refuser le totalitarisme technologique : ce n’est pas la technologie qui doit dicter les solutions, ce ne sont pas les solutions disponibles qui doivent définir les enjeux auxquels les villes doivent répondre. Les villes doivent se doter de la capacité à strictement définir leur besoin pour que les solutions déployées soient calibrées pour y répondre, sans plus. Pour cela, il faut aussi faire le deuil de la perfection que l’univers technologique donne l’illusion de pouvoir atteindre.
La performance d’une Smart City sera bien le compromis entre la protection des données et des citoyens et les bénéfices apportés aux habitants.
Vouloir trop tirer parti des technologies au détriment de l’aspect protection pourrrait bien conduire rapidement à un rejet massif des Smart Cities.
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