L’association de la notion de recyclage avec le monde de l’énergie fait immédiatement penser à la montagne qui se dresse devant nous : le démantèlement des premières centrales nucléaires.
Au risque d’être provocateur, je ne pense pas que ce soit le principal enjeu de recyclage qui se présente au monde de l‘énergie. En effet, les risques associés sont tels que le travail à réaliser est identifié, organisé, pris en charge par des acteurs bien définis, archi-surveillé par des autorités de sureté nucléaire exigeantes et vigilantes.
Un enjeu de recyclage plus important est à prévoir pour les années à venir : le développement d’installations photovoltaïques et bientôt de batteries de stockage d’énergie chez les particuliers nous conduit à une situation critique. Des matériaux rares (lithium) ou polluants (solvants) sont ainsi « distribués » aux particuliers via ces installations.
Qu’en sera-t-il du recyclage de ces équipements au terme de 15 à 25 ans d’utilisation ?
Le premier, et peut-être le principal aspect, est la collecte. Comment motiver les consommateurs à recycler les batteries à travers les bonnes filières ? Je suis surpris que l’on puisse encore acheter piles et batteries en pièces séparées sans avoir à rendre le modèle équivalent usagé.
Le deuxième aspect du recyclage est la performance du traitement envisagé pour séparer les différents éléments constitutifs des équipements. L’optimisation de la valorisation dépendra du recycleur.
Contrairement au démantèlement des centrales nucléaires, certes emblématique, mais facilement surveillé, le recyclage des nouveaux équipements énergétiques dédiés reposera sur une organisation dispersée : la maîtrise du processus risque d’être infiniment plus complexe. Il me semble indispensable d’en faire une priorité dès aujourd’hui.
Laisser un commentaire