J’ai déjà évoqué de nombreuses fois le déséquilibre introduit dans les processus en place de gestion des réseaux électriques par les énergies intermittentes.
D’une situation où la production d’électricité devait s’adapter aux variations de la demande, on passe à une situation où la consommation et la production doivent s’adapter, ensemble et en cohérence, l’une à l’autre.
Les deux mondes de la production et de la consommation, autrefois séparés, doivent se connecter de plus en plus pour s’adapter l’un à l’autre. Des services énergétiques rendus aux consommateurs sont valorisés en fonction de leur impact sur la production (effacement, production décentralisée) de même que la production cherche toujours à s’adapter à la demande prévue.
Cette nécessaire transversalité s’impose également entre les acteurs. En dehors des énergéticiens municipaux (en Allemagne, Suède ou Suisse, plus rarement dans les autres pays), la séparation des métiers de production et de distribution imposée par la législation européenne agit comme un frein à cette transversalité.
C’est donc au moment où on a le plus besoin de coordonner les différents métiers qu’on les sépare et les éloigne.
Ce paradoxe est encore accentué, par la transversalité structurelle du numérique nécessaire pour la SmartGrid et les smartcity de demain.
Le besoin de coordonner les métiers de production et de distribution se retrouve virtualiser dans une maquette numérique des territoires, dans laquelle vont opérer des gestionnaires de flexibilités qui ne viendront probablement pas du monde des énergéticiens.