Au fil de mes interventions auprès des utilities, pour les accompagner dans la refonte de leur stratégie ou dans la conduite de leur projet de digitalisation, cette question m’est apparue être finalement au cœur des préoccupations de mes clients.
Tout d’abord, regarder et décrire le marché actuel des utilities européennes, s’apparente à une revue des ruptures qui le fracturent. Elles sont de nature souvent très différente : j’ai pris pour habitude de les classer en ruptures technologiques, celles qui focalisent une grande partie des énergies et des attentions, en ruptures sociologiques, celles qui ont probablement l’impact le plus profond, en ruptures topologiques, systémiques et enfin, en ruptures affectant les chaînes d’acteurs. Elles sont plus d’une trentaine à affecter la plupart des utilities.
Ce simple constat permet de comprendre pourquoi il est si difficile de se représenter l’évolution du marché dans sa globalité, pourquoi les utilities se concentrent malheureusement sur quelques ruptures qu’elles considèrent comme étant prédominantes.
Brosser un portrait complet de ce marché conduit aussi à prendre conscience des conditions politiques et économiques difficiles dans lequel elles évoluent. Par le passé, des évolutions de marché moins nombreuses et moins importantes, comme dans les télécommunications, ont causé des difficultés majeures à des grands leaders de leur domaine. Le contexte dans lequel évoluent les utilities a de quoi effrayer leurs dirigeants les plus clairvoyants.
Je vois très souvent une tendance à minimiser l’importance du chambardement du marché des utilities, qui rend pertinentes des solutions traditionnelles à peine remodelées, qui autorise une innovation frileuse.
En fait, l’enjeu est de conduire avec humilité les utilities dans la voie de la refondation. Des axes de changement peuvent être décrits, précisés et déployés au sein de chaque utility. A première vue, ils peuvent paraître insurmontables et la utility de demain, la utility 2.0 peut aisément sembler être une utopie inaccessible et être un concept profondément inhibant.
Je suis convaincu du contraire. Tel est le message que j’ai récemment délivré lors de plusieurs conférences sur le sujet, données à des conseils d’administration, des équipes de direction ou des étudiants. Il est d’autant mieux perçu que les auditeurs comprennent le marché dans ses détails les plus subtils. La stratégie des utilities ne permet pas aujourd’hui une approche superficielle du marché.
Vous trouverez des éléments documentaires plus précis dans l’onglet « Publications » de mon site machnteam.com.
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