Depuis près de 10 ans, le spectre d’un affrontement entre Opérateurs Telecom et Utilities plane sur le marché de l’énergie. Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes toujours dans l’attente.
Face aux enjeux de changement, voire de rupture, auquel le marché de l’énergie fait face, les Opérateurs Telecom sont immédiatement apparus comme des acteurs menaçants ; peut-être parce qu’ils avaient déjà l’expérience de leur adaptation aux mutations de leur propre marché.
A ce titre, ces acteurs semblaient détenir des compétences ou des expériences clés : savoir réinventer un business model, être plus orientés services aux clients, savoir se différencier sur un marché concurrentiel, savoir survivre face à une baisse drastique des prix ; autant de sujets sur lesquels les Utilities ne semblaient pas en mesure de se distinguer.
Forts de cet avantage, les Opérateurs Telecom ont adopté de multiples stratégies, quelquefois avec un zeste d’arrogance : développer leurs propres services énergétiques, investir dans des start-ups de services énergétiques, développer leur box énergie.
Il semblerait aujourd’hui que nous soyons toujours en attente de résultat de leur part : leurs avantages, pourtant évidents, ne suffiraient-ils pas ?
Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce phénomène :
- L’attractivité des services énergétiques dans le résidentiel n’est pas aussi importante ou naturelle que celles des services de divertissement ou de communication. Les bénéfices économiques évidents ne sont pas suffisants pour engager les consommateurs.
- Engager des consommateurs dans les économies d’énergie demande de suivre un processus complexe que les Opérateurs Telecom semblent ne pas maîtriser.
- Les Opérateurs Telecom se heurtent, dans tous les pays, à une image très positive qu’ont les Utilities auprès de leurs clients qui rend plus difficile la captation des clients.
- Les interactions entre les impératifs d’exploitation des systèmes énergétiques et les services rendus aux clients résidentiels sont importants. Ces interactions donnent un avantage indéniable aux Utilities et empêchent les Opérateurs Telecom de maximiser les bénéfices offerts aux clients.
Je ne suis pas certain de vous livrer une liste exhaustive.
Mais les points mentionnés ci-dessus montrent que, si les Opérateurs Telecom ont encore des caps à franchir avant d’être légitimes et performants dans le domaine énergétique, il en est de même pour les Utilities.
Opérateurs Telecom et Utilities sont encore sur une même ligne, proche de la ligne de départ. La question est de savoir désormais si la stratégie gagnante pour ces acteurs est de chercher à prendre le dessus sur l’autre ou consiste à trouver la meilleure combinaison possible pour, enfin, créer des activités de services énergétiques autres qu’embryonnaires et déficitaires.
intéressant; l’avenir serait donc plutôt ds la coopération Télco/Utilities que ds leur concurrence; bien possible.Une discussion dans la ligne du prochain Forum de l’énergie à GEM – Grenoble Ecole de Management (21 avril, AM); et si la « menace » pour les Utilities venait plutôt d’acteurs leaders ou même nouveaux entrants, du web, sous la forme de plateformes concurrentielles d’échange d’énergie, jouant le rôle d’agrégateurs/distributeurs …?
Intéressant, dans ce domaine il faut encore renforcer le sens de l’innovation pour les consommateurs