L’opendata comme moteur d’innovation et d’adoption

La gouvernance des villes, dans la plupart des pays, reste très influencée, dans son organisation et ses méthodes, par les modes de fonctionnement traditionnels des entités publiques.

L’animation de la communauté urbaine, habitants et acteurs économiques, repose sur des principes basés sur des espérances assez mécanistes et sur une causalité simple et directe. Je prends une mesure dont j’attends, en conséquence, un effet rapide et directe. Parmi ces principes, les subventions, aides et incitations prennent une place importante.

Ce mode de fonctionnement, de type push (poussé) mis à l’épreuve des systèmes que sont les villes d’aujourd’hui, montre ses limites. Les nombreuses interactions entre éléments du système sont autant d’évènements perturbant le lien direct entre cause et effet : les résultats escomptés ne sont pas toujours au rendez vous ou ils le sont, mais assortis de conséquences indésirables.

A titre d’exemple, des subventions accordées pour des travaux d’efficacité énergétique ou pour l’installation de sources d’énergie renouvelable, créent immédiatement un espoir de croissance rapide et de profit facile et suscitent la création d’entreprises, chasseuses de primes, peu compétentes, dont les installations n’atteindront pas les performances escomptées et décrédibiliseront les initiatives lancées.

Certaines villes ont commencé à changer d’approche, à adopter un mode d’incitation de type pull (tiré) : la mise en place d’un dispositif donné est sensé suscité la créativité des acteurs par des utilisations et des valorisations de ce dispositif non prévues au départ.

La mise en place par une ville d’une plateforme ouverte réunissant toutes les données relatives à cette ville, accessible librement, répond à cette logique.

En tant qu’acteur public, la ville est légitime pour garantir la sécurité de l’accès au données, pour protéger les habitants, entreprises et installations quant à une utilisation malveillante de ces données, pour garantir une équité entre utilisateurs de ces données.

Les données ne sont plus un actif à contrôler ; l’attention de tous peut se porter sur la valeur à créer à partir de ces données sans être perturbé par des soucis d’acquisition, de propriété et de droit.

Dans les cas les plus performants, les données sont en accès libre, et sont une incitation directe à la création de valeur, de services, à l’émergence d’activités innovantes. Cette espace de créativité offert par les données est infiniment plus performant, pour susciter innovation et adoption, que tous les mécanismes traditionnels de subventions et de concours débouchant sur des activités souvent déconnectées du marché et entretenues artificiellement.

Les données relatives à une ville ne doivent être un enjeu pour personne : une Smart City est vraiment une ville qui aura réussi à centrer l’énergie de ces habitants sur la valeur. Pour cela, pensez sérieusement à un Opendata vraiment open !

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