La stratégie des grands énergéticiens européens est dominée par quelques préoccupations :
- La séparation des activités de production et de ventes appartenant au domaine concurrentiel et des activités de transport et de distribution appartenant au domaine régulé. La commission européenne a inclus cette séparation dans son 3ème paquet énergie pour que les fournisseurs d’énergie possédant des activités de distribution ne soient pas tentés de faire obstruction à la concurrence en leur rendant l’accès aux infrastructures plus difficile.
Les grands énergéticiens européens possèdent tous une activité distribution et sont face à des recompositions d’actifs importantes.
- La « transition énergétique » impose aux grands énergéticiens de recomposer progressivement leur portefeuille de capacités de production. Certains sont néanmoins dans une situation particulière : EDF (54% de capacité de production en énergie nucléaire) fait face au déclin relatif de la filière et à des choix technologiques risqués, EnBW a une part de production renouvelable infime (moins de 1%). ENEL a probablement le portefeuille le plus équilibré.
L’urgence est la recherche d’un équilibre entre nouvelles technologies de production, try risques et marges. Faut-il que l’énergéticien privilégie les marges à court terme ou prenne quelques risques sur l’avenir en recomposant plus vite que les autres son mix énergétique ?
- La baisse des prix de l’énergie sur les marchés de gros réduit encore plus le « corridor » de possibilités pour conserver le niveau de marge d’exploitation.
- L’incertitude des politiques et des règlementations fait peser un niveau de risques supplémentaires sur l’ensemble des énergéticiens. Ceux qui ont choisi de ne pas se mettre en ligne immédiatement avec les orientations européennes sont, online sur ce sujet, en première ligne.
Reste-t-il effectivement de la place, dans les préoccupations majeures des énergéticiens, pour les villes et particulièrement les Smart Cities ?
On peut raisonnablement en douter même si les énergéticiens communiquent beaucoup sur le sujet. On sait désormais que la communication est bien souvent l’ersatz qui tente de masquer le manque d’action. La situation est peut-être un peu moins marquée pour les énergéticiens qui possèdent des activités de distribution sous concession des collectivités territoriales.
Les Smart Cities le savent : si elles dépendent de grands énergéticiens nationaux, il leur faudra probablement dépenser beaucoup « d’énergie » pour les engager à leur coté.
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