Un grand consommateur doit-il obligatoirement investir pour réduire sa consommation énergétique ?

Je rencontre souvent des responsables énergétiques dans l’industrie ou le tertiaire, convaincus que l’efficacité énergétique, la réduction de la consommation suppose des investissements élevés. Ayant des budgets limités, ils ne se lancent dans aucune initiative qui ne leur soit pas imposée par la loi.

Ont-ils raison ? A partir de quand l’efficacité énergétique se raisonne-t-elle en termes de CAPEX ?

Contrairement à une idée reçue et renforcée par certains programmes à forte notoriété, l’efficacité énergétique n’est pas synonyme d’investissements.

Voici trois sources de réduction de consommation que je rencontre fréquemment, même au sein d’industries ou de bâtiments ayant des premières expériences d’efficacité énergétique :

  • Une évolution de l’usage des équipements : dans un atelier, les fiches de poste prennent rarement en compte l’impact de l’usage des machines sur la consommation énergétique. Dans certains cas, il est possible de réduire cette consommation par des gestes adaptés. Il en est de même dans un bâtiment et même si les comportements de tous les occupants ne semblent pas pouvoir être totalement maîtrisables, des gains très importants peuvent être réalisés simplement.
  • Une actualisation des automatismes : les automatismes des utilités du bâtiment sont programmés à la mise en service. Les consignes sont rarement réactualisées pour prendre en compte une utilisation différente du bâtiment, un nouveau plan d’occupation des surfaces ou encore de nouvelles installations. Les surconsommations qui en résultent sont souvent importantes.
  • La maintenance d’équipements « oubliés » : un capteur encrassé n’envoie plus d’ordre d’arrêt à un ventilateur, des panneaux solaires non nettoyés produisent moins, une fuite sur une vanne d’un circuit de chauffage peut entrainer un excès de fonctionnement de ce chauffage.

Concernant ces 3 pistes, chaque consommateur (bâtiment, industrie) est concerné à deux moments :

  • Lors des premières initiatives pour réduire sa consommation : c’est la situation rencontrée lorsque le consommateur s’intéresse à son potentiel d’économie et entame une démarche d’efficacité énergétique, souvent suite à un audit. Son objectif est alors de réduire sa consommation.
  • A intervalle régulier, ensuite : les comportements, les consignes d’automatismes, la maintenance doivent faire l’objet d’une attention constante au risque de dériver et de conduire à une augmentation de la consommation. L’objectif devient de pérenniser une performance.

Sur la base de ces axes décrits ici grossièrement, certaines sociétés ont développé un vrai savoir-faire pour identifier les gains accessibles, dans tous types d’atelier ou presque comme dans les bâtiments, et pour guider le consommateur vers des réponses ne pénalisant pas la productivité de l’atelier ou l’usage et le confort du bâtiment.

Les investissements deviennent nécessaires pour dépasser la performance atteinte grâce aux actions listées précédemment. Les Contrats de Performance Energétique sont alors un modèle de financement à considérer, permettant de financer certains investissements par les économies réalisées.

Les fruits des premières actions mentionnées ci-dessus offre une capacité à couvrir des remboursements de prêts souvent importants : il est important de le prendre en compte dès le début des opérations avec un horizon de réflexion de plusieurs années.

Ainsi, j’ai pu conduire des opérations longues avec de multiples investissements, tous financés par les économies réalisées donc « gratuits » pour le consommateur.

Considérée de manière globale dès le début, l’efficacité énergétique est donc moins un enjeu de CAPEX qu’un enjeu d’OPEX et de création de flux de valeur.

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