La révolution énergétique est une révolution systémique. Les évolutions de tous les éléments, moyens de production d’électricité ou de chaleur, topologie des réseaux de distribution, ouverture et libéralisation des marchés du gaz et de l’électricité, mode de consommation, sont des évolutions tellement importantes et nombreuses qu’elles ont des répercussions fortes sur les autres éléments.
Ainsi chaque élément des systèmes énergétiques évolue pour des raisons qui lui sont propres et pour s’adapter aux changements des éléments auxquels il est lié.
Comment agir dans de telles turbulences ? De qui s’entourer ? Comment s’organiser ?
Agir efficacement au sein d’une révolution systémique suppose de raisonner le plus globalement possible. Même si le champ d’action de l’énergéticien est « limité », à l’électricité par exemple, un raisonnement global permet d’anticiper les effets d’autres évolutions, dans le même exemple, le développement des réseaux de chaleur et le questionnement de l’électricité dans les applications thermiques.
Le champ d’action des organisations influe beaucoup sur leur manière d’appréhender les ruptures de marché. Les énergéticiens sont naturellement focalisés sur leur métier : un distributeur de gaz a quelquefois les compétences pour penser son intégration dans une chaine d’acteurs gaziers, transporteur, stockeur, consommateur etc.. mais pas nécessairement celles nécessaires pour identifier l’impact des évolutions liées aux applications thermique ou à l’électricité.
De même, un fabricant de matériel électrique n’est pas armé pour identifier clairement les répercussions de l’évolution des systèmes thermiques et reste naturellement concentré sur le développement de ses activités.
Les énergéticiens doivent donc s’organiser pour :
- Bâtir leur stratégie et conduire leurs activités en portant un regard attentif dépassant leur propre champ d’activité.
- S’adjoindre une forte compétence d’intégration : tout particulièrement quand leur champ d’action est multi-fluides, les nouvelles solutions doivent être intégrées dans des systèmes de plus en plus interconnectés. Les intégrateurs traditionnels n’ont pas encore élargi leur champ de compétences pour être un appui efficace en toutes circonstances. Il est rare que la modernisation d’un réseau de distribution d’eau ou le déploiement d’un réseau de chaleur prennent en compte la valorisation de leurs flexibilités électriques, pourtant très importantes.
- Ne pas se laisser imposer, par leurs fournisseurs, leurs propres limites : il n’est pas rare de voir un énergéticien déployer un outil de suivi de consommation électrique pour ses clients alors qu’il fournit électricité, gaz, eau et chaleur. L’évolution de l’outil qu’il pourra espérer d’un tel fournisseur sera la duplication « intelligente » du suivi de la consommation électrique pour les autres fluides. Il espèrera plus rarement disposer d’un outil permettant à son client une optimisation énergétique globale.
Une révolution systémique comme la révolution énergétique suppose donc de « cartographier » et d’organiser l’écosystème auquel on appartient, pour garantir une efficacité maximale aux actions prévues et obtenir, dans un temps court, les résultats escomptés.
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De quel nucléaire parle-t-on ? Visiblement il s ‘agit de l’énergie électrique produite à partir de l’énergie de fission nucléaire. Mais le « nucléaire » comporte aussi le nucléaire militaire et en France les deux composantes maritime et aérienne ont une capacité de 300 têtes nucléaires selon l’Institut de recherche sur la paix de Stockholm . Ensuite il y a aussi le nucléaire médical (lensemble des applications médicales de la radioactivité en médecine). Dans un contexte d’expansion des besoins énergétiques et d’épuisement des énergies d’origine fossile, les énergies dites renouvelables seront-elles suffisantes pour couvrir nos besoins ? L’urgence est de créer un pôle énergétique public à 100% et engager une action de réduction multilatérale des armes nucléaires.