Limiter la précarité énergétique : un enjeu majeur des Smart Cities

La réussite du développement d’une Smart City passe les deux enjeux obligatoires suivants: une meilleure durabilité, c’est à dire une performance qui s’inscrit dans la durée et le respect de l’environnement et une meilleure prise en compte du citoyen, de ses besoins et de ses aspirations (je reviendrai plus précisément sur ces enjeux dans des prochains articles).

En matière énergétique, apporter une solution à la précarité énergétique se situe au carrefour de ces deux enjeux. A ce titre, la résolution de ce problème sans cesse plus important peut être considéré comme un révélateur du dynamisme et de la justesse de la démarche d’une Smart City.

Selon le BPIE, en 2012, plus de 10% de la population européenne ne dispose pas des moyens nécessaires à chauffer correctement son logement. Souvent, les ménages aux plus faibles revenus, habitent dans les logements les moins performants sur le plan thermique. Cette situation n’est, bien sûr, pas acceptable dans une dynamique telle que celle des Smart Cities. Les Smart Cities procèdent en effet d’un mouvement intégratif au plan technologique, applicatif ou humain et non d’un processus d’exclusion ou de cloisonnement.

La précarité énergétique a de nombreuses conséquences :

  • Elle conduit souvent à des restrictions de chauffage, qui, elles-mêmes, peuvent entrainer une dégradation du logement (par excès d’humidité par exemple).
  • Ces restrictions créent dans de nombreux cas des conditions favorables à une santé dégradée.
  • Elle conduit à des défauts de paiement de l’énergie, diminuant l’intérêt économique de la rénovation énergétique des bâtiments concernés.
  • Elle conduit également à l’utilisation de moyens de chauffage de fortune polluants et dangereux.

Les conséquences ont un aspect systémique ; ainsi, réduire la précarité énergétique, a des impacts sanitaires, sociaux, techniques sur l’état des bâtiments, environnementaux et sur la sécurité des personnes…

La précarité énergétique est, sous certains aspects, un enjeu national mais, sous beaucoup d’autres, apparaît surtout comme un enjeu local. Les villes ont en main de nombreuses cartes pour la combattre.

Il me semble dès lors important, que tout programme de financement de rénovation des quartiers ou des bâtiments d’une ville comporte un volet spécifique à la réduction de la précarité énergétique. De même, les actions collectives organisées pour accompagner les ménages vers des comportements moins énergivores doivent prévoir un accompagnement spécifique des ménages en situation de précarité énergétique et quelquefois l’organiser de manière prioritaire. C’est à travers ce type d’accompagnement que les acteurs de l’énergie prendront conscience de l’extrême simplicité que doivent avoir les informations fournies aux consommateurs.

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