Les Smart Cities sont un concept incroyablement complexe, combinaison de l’adoption de nouvelles technologies, du développement d’une nouvelle gouvernance, de l’instauration d’un nouveau lien avec les citoyens, de la transversalité du fonctionnement et de l’amélioration de l’expérience des usagers de la ville.
Peut-on imaginer que l’émergence des Smart Cities soit simple, linéaire et évidente ? Peut-on imaginer que quelques projets emblématiques puissent servir d’exemple à répliquer ? Peut-on enfin imaginer que quelques projets n’aient aucune influence sur le devenir des Smart Cities ?
Tout d’abord, il me semble être une évidence qu’un concept, aussi complexe que celui de Smart City, ne peut être conçu de manière idéale dans la spontanéité. Il a besoin de temps, de maturation, d’évolutions successives, de hauts et de bas, de succès et d’échecs pour se construire. Chaque projet de Smart City, ne pourra être une initiative isolée et limitée dans le temps : il s’inscrira dans la durée, s’inspirera d’autres projets et nourrira à son tour des initiatives parallèles.
Il est imaginable qu’à un moment donné, certains projets puissent tout particulièrement en inspirer d’autres ; il n’est pas souhaitable de les ériger pour autant comme exemple incontournable. L’innovation n’émerge pas de l’uniformité ; elle se nourrit de la diversité. Il est donc compréhensible qu’Amsterdam comme d’autres villes aient influencé de nombreux projets, comme Paris et Bogota risquent d’en inspirer dans un futur proche. Mais il est essentiel que tous les autres projets suivent leur propre voie et génèrent en confiance leurs propres innovations.
J’ai eu l’occasion de te dire que le déploiement d’une simple application Digitale ou intelligente ne représentait pas pour moi une Smart City, car elle ne répond que très partiellement aux différents enjeux que j’ai cités dans mon introduction. Néanmoins, un tel déploiement participe lui aussi au développement de ce que seront les Smart Cities.
Ce n’est donc pas le tri, la sélection des projets qui accéléreront la maturation des villes intelligentes, mais plutôt la multiplication des échanges entre projets existants, le développement d’initiatives et d’enrichissements locaux, les alliances entre villes pour collaborer sur des sujets particuliers.
Les Smart Cities naitront donc du chaos et de la diversité.
Je ne sous-entends pas que certains projets soient à court terme obligatoirement coûteux et inutiles. Je veux plutôt dire que chaque projet de Smart City doit avoir sa propre stratégie, ses proches objectifs en rapport avec les enjeux que la ville doit adresser et trouver, au cours du temps, le juste compromis entre le benchmarking et l’innovation afin de nourrir ce mouvement de fertilisation mutuelle dont ont besoin de l’ensemble des villes du monde.
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