La transition énergétique : des exemples d’approches plutôt défensives

La transition énergétique est un chemin choisi par chaque pays ou chaque entité autonome pour définir sa politique énergétique pour atteindre un objectif majeur : réduire son impact environnemental et les émissions de CO2, sortir du nucléaire etc…

Chaque pays aujourd’hui fait des choix qui lui sont dictés par sa culture, sa situation économique, son mix énergétique présent, sa structure de marché.

Il me semble intéressant de mettre en évidence deux courants bien distincts pour examiner les politiques énergétiques : les pays abordant la transition énergétique de manière défensive, c’est à dire privilégiant la protection contre la menace représentée par le changement pour les énergéticiens et ceux se comportant de manière offensive, c’est à dire tentant de saisir un maximum d’opportunités offertes.

 

Parmi les pays ayant une stratégie défensive, le plus emblématique me semble être la France. Sa situation actuelle permet de l’expliquer : un mix à 75% nucléaire, une filière industrielle nucléaire à défendre, une consommation appelée à augmenter faiblement voire à diminuer. Les énergies renouvelables se développent très lentement (Le taux de pénétration de chaque technologie, notamment de l’éolien et du solaire, positionne la France dans le ventre mou des pays européens) car les capacités nationales excédentaires et les difficultés de déploiement dissuadent de nombreux investisseurs. Par ailleurs, le faible développement des énergies renouvelables les empèche d’être un relais suffisant au potentiel arrêt d’une tranche nucléaire et justifie la prolongation de la vie des installations existantes.

L’industrie française des énergies renouvelables bénéfie donc d’une base de marché limitée : dans leur grande majorité, les entreprises pionnières n’ont pu survivre, les start-ups se positionnant aujourd’hui sur les technologies moins développées (Récupération de chaleur, Demand Response) attendent frénétiquement un signe du marché, les grands groupes français rentrent dans le rang : Schneider Electric reste très fort dans les bâtiments mais peine à percer sur les thématiques énergétiques urbaines, Alstom/GE initialement pionnier sur ce domaine s’efface progressivement des radars.

La politique industrielle est absente et les efforts semblent vouloir être focalisés sur le ralentissement du déclin programmé d’une énergie nucléaire sans avenir à long terme.

 

Le deuxième exemple est fourni par les Etats-Unis quoique la situation soit plus complexe car l’élan fédéral est souvent démenti par la politique des Etats. Au niveau fédéral, le choix est de défendre à tout prix les prix bas de l’énergie, l’indépendance énergétique et les industries pétrolière et gazière.

La transition énergétique fédérale américaine laisse donc une place de choix au gaz naturel et au gaz de schiste.

Les choix français affectent d’abord le tissu économique, les choix américains sacrifient en premier lieu la protection de l’environnement.

Certains états font néanmoins des choix significativement différents et favorisent un développement soutenu de l’éolien et du solaire comme la Californie, le Kansas ou l’Arizona.

L’activité du marché américain dans le domaine du gaz par exemple est insuffisante pour compenser le ralentissement mondial sur ce secteur et limité l’impact sur les leaders américains correspondants. Ge par exemple se trouve en situation de corriger assez brutalement ses structures pour s ‘adapter à la nouvelle donne.

Par ailleurs, en tant que simple observateur (je ne suis dans ce papier ni analyste, ni économiste), je trouve l’innovation et le dynamisme des start-ups américaines plus limités qu’il y a quinze ans. Incontournables alors, elles me semblent fortement challengées aujourd’hui en Allemagne, Suède, Finlande, Israël, Inde et de nombreux autres pays.

Au terme de ces deux exemples, il est peut-être hâtif de conclure qu’une stratégie énergétique nationale défensive a un effet négatif sur l’industrie du pays mais les premières observations et les feed-backs que je reçois montre clairement que cette industrie n’est pas florissante.

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