Le jour où le véhicule électrique sera respectueux de l’environnement…

L’idée la plus commune à propos des véhicules électriques, et notamment des voitures électriques, est qu’ils sont une réponse, si ce n’est LA réponse, à la nécessité de décarboner la mobilité. La plupart d’entre nous considère en effet que le fonctionnement d’un moteur électrique émet moins de CO2 que la combustion de dérivés pétroliers dans un moteur thermique.

Cette vision est, bien évidemment, insuffisante : le mix électrique du pays où roule le véhicule conditionne les émissions de CO2 consécutives à la production de l’électricité nécessaire à faire rouler le véhicule. Une voiture électrique, chargée sur le réseau, permet un gain de CO2 moins important en Pologne (où une grande partie de l’électricité est produite à partir de charbon) qu’en Norvège (où 96% de l’électricité est d’origine hydroélectrique).

Cette observation n’est toutefois pas suffisante pour donner une vision pertinente de la situation. Observons ce qui se passe sur le cycle de vie d’un véhicule :

  • La phase de production est consommatrice d’énergie : la chaleur nécessaire à la fabrication des métaux, au moulage des plastiques nécessite beaucoup d’énergie. Une fois de plus, les pays dans lesquels est sous-traitée la fabrication des pièces détachées, et donc les énergies primaires utilisées pour fabriquer l’électricité et la chaleur nécessaire, génère un niveau d’émissions de CO2 propre à chaque situation.
  • La phase de recyclage est d’autant plus couteuse et consommatrice que les opérations de démontage et de tri sont difficiles.

Si les voitures électriques actuelles se concentrent principalement sur les gains en phase de fonctionnement, l’avenir sera différent et donnera naissance à des véhicules très différents.

Les projets Aventor et Softcar en Suisse sont précurseurs en la matière et permettent d’éclairer la voie. Les voitures conçues sont en rupture complète pour répondre aux besoins des phases de production et de recyclage. Elles utilisent des matériaux entièrement recyclables ; elles sont constituées de 2000 pièces au lieu de 30000 pour une voiture moyenne, 15000 pour une voiture considérée comme simpliste. Pour répondre aux normes de sécurité notamment, elles nécessitent des méthodes et des calculs nouveaux.

Ces projets nous montrent que nous ne sommes qu’aux balbutiements de la mobilité électrique. De quoi prendre conscience également, encore davantage, des mutations à venir dans l’industrie automobile.

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