Smart City : un héritage pour l’histoire ?

La configuration des villes et leurs évolutions a toujours été intimement liée à l’histoire des peuples et à des destins individuels.

Pendant des siècles, les villes se sont organisées autour des châteaux des rois, tsars et empereurs qui étaient les centres où s’exerçait le pouvoir.

Par la suite, les villes ont évolué au gré des l’évolution des peuples et des systèmes politiques (Berlin en est un exemple) ou au gré des volontés des hommes politiques de laisser une trace dans l’histoire (Paris est un exemple).

Les villes ont souvent été le terrain de jeu des egos surdimensionnés, des dirigeants, de grands urbanistes ou même plus récemment d’architectes.

Les enjeux des Smart Cities heurtent l’histoire de plein fouet. Le « beau » ne doit plus être au service de la fantaisie et de l’excentricité mais au service de l’efficacité, du bien-être et de l’harmonie. La « ville » doit s’orienter vers les besoins de la société, des habitants et des acteurs économiques : elle doit tourner le dos aux egos.

Les Smart Cities doivent s’inscrire dans le présent et non dans l’avenir, au service de l’Histoire.

Rien d’étonnant donc de voir des Smart Cities scandinaves différentes des Smart Cities latines : toutes sont à l’image de leurs dirigeants.

En Scandinavie, les dirigeants politiques sont davantage des citoyens, comme d’autres, au service temporaire de la population : les Smart Cities sont humbles et le développement d’infrastructures, support du développement d’une économie digitale, n’est pas récent (voir l’exemple des stadnät en Suède).

En Europe du sud, l’infrastructure est souvent secondaire : il faut du « visible », du « clinquant », du « politiquement exploitable à court terme ». Il faut des « traces » comme l’étaient les monuments d’autrefois. Hélas, la technologie sera sans pitié : les traces seront éphémères.

Mais le développement des Smart Cities impose d’ores et déjà une orientation particulière vers les citoyens, leurs besoins, leur bien-être, leur satisfaction et vers la société en général, son harmonie, sa pérennité.

Nos dirigeants politiques sauront-ils s’en satisfaire aux yeux de l’histoire qu’ils veulent tant marquer ?

 

1 Commentaire

  1. L’aspect culturel est souvent oublié dans ce genre de thématique et pourtant il est prépondérant. A l’échelle française, cela se traduit par des projets pragmatiques et sans fioritures dans les Hauts de France et le Grand Est, et des visions plus grandiloquentes et avec plus de paillettes dès qu’on descend dans l’hexagone…

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