Efficacité énergétique dans l’industrie : un exercice de haute voltige (Partie 1)

Les bâtiments résidentiels sont souvent pointés du doigt comme une source importante d’économies d’énergie : ils pèsent pour un quart de la consommation d’énergie finale en Europe. Les consommateurs, grands béotiens de l’énergie, sont mis en première ligne pour contribuer aux efforts nécessaires.

Pourquoi ne pas mettre autant d’emphase pour parler de l’industrie qui pèse également pour un quart dans la consommation d’énergie finale ? Ne représente-t-elle pas un potentiel d’économie aussi important ?

Voici quelques pistes de réponse.

Tout d’abord, l’industrie est un territoire souvent interdit au nom de la défense de la productivité ou de la confidentialité. A plus ou moins juste titre, ces raisons sont invoquées par les industriels pour s’engager ou non dans des démarches d’efficacité énergétique.

Je constate que cet engagement est d’abord une question de valeurs et de volonté de la part des dirigeants. L’enjeu de la réglementation, des labels et certifications diverses est d’en faire également une question d’intérêts : le mouvement est lent mais se déploie surement.

Si la volonté des dirigeants n’est pas acquise, l’industriel s’inscrit dans une réponse a minima aux impératifs règlementaires : les audits se déroulent sans interaction et quelques actions très ponctuelles, isolées et sans suite sont menées.

Dans le cas contraire, la deuxième étape consiste à gagner la confiance des managers opérationnels : maintenance, méthodes de production et surtout fabrication. Directement responsables de la performance, leur souci de ne pas être perturbés dans leur quotidien est légitime.

Les bâtiments industriels et leurs applications (éclairage, ventilation, thermique) sont un terrain de jeu qu’ils abandonnent de bon gré aux actions d’efficacité énergétique. Les prestataires de services se disent volontiers spécialistes de l’industrie mais ne sont pas pour autant actifs dans les process industriels.

Une étape plus intrusive généralement admise est de conduire des actions sur les utilités du process : chaleur industrielle, air comprimé etc… Elle donne généralement accès à des gains significatifs.

L’étape ultime consiste à rendre le process plus efficient sur le plan énergétique. Combiner les impératifs de production et les impératifs environnementaux relève de l’industrie 4.0 dont beaucoup rêvent.

Deux types d’action sont alors envisageables : le remplacement de machines ou de composants, moteurs par exemple, moins énergivores et l’optimisation de l’utilisation des machines existantes.

Ces actions ne sont plus limitées dans le temps : elles peuvent s’enchainer de manière continue pour garantir l’atteinte puis le maintien d’une performance énergétique de premier plan. Elles sont le terrain d’expression des vrais spécialistes de l’efficacité énergétique dans l’industrie. Pour pouvoir être envisagées, elles exigent des conditions rarement réunies de manière spontanée, difficiles et longues à bâtir pour un prestataire externe.


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